Une tumeur de la vessie ou un kyste ne sont pas toujours malins. Toutefois, une détection précoce d’un cancer augmente la probabilité d’un traitement efficace. La présence de sang dans l’urine est le premier signe d’une tumeur de la vessie.

Qu’est-ce qu’une tumeur de la vessie ?

Les médecins divisent les tumeurs de la vessie en tumeurs malignes et bénignes. Les tumeurs malignes sont également appelées carcinomes de la vessie ou cancers de la vessie. Dans 90 à 95 % des cas, les tumeurs malignes de la vessie, appelées tumeurs urothéliales, sont des cancers de la vessie. On divise ces tumeurs en:

  • carcinomes urothéliaux (carcinomes à cellules transitionnelles) – tumeurs qui se développent à partir des cellules de l’urothélium (tissu de couverture des voies urinaires).
  • carcinomes épidermoïdes – forme rare
  • carcinomes de l’ouraque – Une tumeur très rare mais agressive. L’ouraque est un cordon fibreux qui joint la vessie à l‘ombilic (nombril) et qui se ferme complètement à la naissance.
  • adénocarcinomes

Tumeur bénigne de la vessie

Les tumeurs bénignes de la vessie désignent les hamangiomes, les fibromes, les neurofibromes, les léiomyomes, les myomes ainsi que d’autres formes de tumeurs.

Classification du carcinome de la vessie

La classification des tumeurs de la vessie suit directement la classification des tumeurs des muqueuses. Elle se fait selon la classification TNM (T = tumeur, N = nodus, M = métastases). Le graphique ci-dessous montre la représentation schématique de classification de l’extension tumorale du carcinome de la vessie dans le sens des aiguilles d’une montre, en partant de la tumeur superficielle sur le tissu d’origine (urothélium) jusqu’à l‘invasion massive des organes voisins.

Fréquence des tumeurs de la vessie

Le cancer de la vessie se développe presque toujours à partir de la muqueuse de la vessie (urothélium). Les cellules modifiées ont la particularité de se diviser plus rapidement que les cellules saines. Les cellules expulsées risquent d‘atteindre d’autres tissus et organes et de développer des métastases (tumeurs secondaires). Rien qu’en Allemagne, on enregistre chaque année plus de 29.000 nouvelles tumeurs de la vessie. Plus de 21.000 malades sont des hommes nettement plus souvent touchés que les femmes. L’âge moyen de survenue de la maladie est de 72 ans chez l‘ homme et de 74 ans chez la femme. Le risque de développer la maladie augmente avec l’âge. Un patient sur cinq atteint l’âge de 65 ans au moment du diagnostic.

Âge moyen pour contacter la maladie : hommes – 72 ans, femmes – 74 ans

Chez l’homme, le cancer de la vessie représente 4,5 % de l’ensemble des cancers, contre 1,8 % chez la femme.

Le cancer de la vessie est donc le quatrième cancer le plus fréquent chez les hommes.

Causes et facteurs de risque de la tumeur de la vessie

Les raisons pour lesquelles une tumeur de la vessie se développe n’ont pas encore pu être élucidées de manière définitive. On connaît toutefois différents facteurs augmentant le risque de développer un cancer de la vessie. Les plus fréquents sont :

  • la consommation de tabac
  • certaines substances chimiques
  • les inflammations chroniques de la vessie
  • l’abus de médicaments

Consommation de tabac

Le tabagisme compte parmi les plus grands facteurs de risque de tumeur de la vessie. Cela inclut également le tabagisme passif. Plus la consommation de tabac se prolonge, plus le risque de maladie augmente. On estime qu’environ 30% à 70% de tous les cancers de la vessie sont causés par le tabagisme. Les substances nocives contenues dans le tabac pénètrent dans le sang. Là, elles sont éliminées par les reins. Par l’urine, les substances nocives parviennent jusqu’à la vessie et peuvent y occasionner des troubles très graves avant leur élimination du corps. Arrêter de fumer diminue le risque de développer un cancer de la vessie.

Substances chimiques

Des substances chimiques spécifiques constituent un autre facteur de risque pour les tumeurs de la vessie. Il s’agit principalement d’amines aromatiques considérées comme particulièrement dangereuses. Les amines aromatiques sont notamment utilisées dans l’industrie textile, l’industrie pharmaceutique, le traitement du cuir, l’artisanat de la peinture et l’industrie du caoutchouc. La dangerosité de ces substances chimiques est connue depuis longtemps. Dans le cas de l‘ouvrier souffrant d’un cancer de la vessie à cause de ces substances, ce cancer était reconnu comme maladie professionnelle. Aujourd’hui, les produits chimiques sont seulement utilisés dans le cadre de mesures de sécurité très strictes ou sont déjà totalement interdits. Mais il existe d’autres substances chimiques qui peuvent provoquer un cancer de la vessie.

Inflammations chroniques de la vessie

Les inflammations chroniques de la vessie peuvent également être à l’origine d’une tumeur de la vessie. Les cystites chroniques sont provoquées par des infections urinaires récurrentes, des calculs vésicaux ou l’utilisation d’un cathéter permanent. Dans la plupart des cas, une cystite chronique entraîne un carcinome épidermoïde.

Abus de médicaments

L’abus de certains médicaments tels que les analgésiques est considéré comme un autre facteur de risque de cancer de la vessie. Il s’agit notamment de la phénazétine à fortes doses. D’autres médicaments, comme le cyclophosphamide, ne sont désormais plus autorisés en raison du risque de cancer de la vessie.

Symptômes d’une tumeur de la vessie

Au stade initial du carcinome de la vessie, les symptômes sont rares et non spécifiques. La présence de sang dans l’urine (hématurie) est considérée comme le premier signe et le principal symptôme. Le sang dans l’urine se présente sous deux formes.

On distingue :

  • la macrohématurie : Le sang est visible à l’œil nu, l’urine présente une coloration rougeâtre voire brunâtre.
  • la microhématurie : Un microscope est nécessaire pour voir les globules rouges.

La tumeur qui saigne dans la vessie est responsable de l’hématurie. Les autres troubles possibles sont les suivants :

  • pression sur la vessie
  • besoin constant d’uriner
  • troubles de la miction

L‘évolution d‘une tumeur de la vessie peut provoquer des douleurs. Celles-ci surviennent également en cas de déplacement de l’uretère ou de l’urètre. En raison de ces déplacements, des douleurs peuvent se faire sentir dans les régions rénale et dorsale.

Du sang dans l’urine : premier signe et principal symptôme d’une tumeur de la vessie.

Diagnostic d’une tumeur de la vessie

Si des signes tels que la présence de sang dans l’urine indiquent la possibilité d’une tumeur de la vessie, il convient de consulter immédiatement un médecin. Plus l’examen commence tôt, plus les perspectives sont prometteuses. En outre, d’autres maladies peuvent se cacher derrière des symptômes non spécifiques. L’examen doit être effectué par le médecin de famille ou un urologue.

Anamnèse chez le médecin

Le médecin s’intéresse tout d’abord aux antécédents médicaux du patient (anamnèse). Dans ce cadre, il pose des questions sur la présence de sang dans l’urine, les fortes envies d’uriner et les problèmes de miction. Les facteurs de risque éventuels, tels que la consommation de tabac ou un contact professionnel avec des produits chimiques, sont également importants.

Examens complémentaires

Suite à l‘entretien, le médecin procède à l‘examen physique du patient. Il palpe le bas-ventre, les organes génitaux internes et la région rénale. La palpation permet de détecter les tumeurs de grande taille. En présence de sang dans l’urine, une radiographie de l’ensemble de l’appareil urinaire est nécessaire. Il est également possible d’effectuer une échographie de l’abdomen pour un bilan de la vessie, l’uretère, des reins et du bassinet. En outre, une cystoscopie peut être effectuée sous anesthésie locale ou générale. Pendant l’examen, le médecin introduit un cystoscope étroit dans le corps via l’urètre afin d’examiner l’intérieur de la vessie. Cela permet d’évaluer l’étendue de la tumeur.

Prélèvement d’un échantillon de tissu

Le médecin obtient les dernières informations sur la tumeur de la vessie en procédant à une biopsie du tissu. Cet échantillon de tissu est ensuite analysé par un pathologiste. En outre, l’urine peut également être analysée en laboratoire pour détecter la présence de cellules malignes.

Traitement de la tumeur de la vessie

Le traitement d’une tumeur de la vessie dépend de son stade. Les critères décisifs sont l’étendue de la tumeur, l’endroit où elle se trouve, s‘il s‘agit d‘une tumeur bénigne ou maligne et la présence possible de métastases. Ces facteurs permettent de déterminer le stade exact de la maladie.

Traitement des carcinomes superficiels de la vessie

Environ 75 % des tumeurs de la vessie sont détectées à un stade précoce et superficiel. Dans le cas des carcinomes superficiels de la vessie, la tumeur est limitée à la couche interne de la paroi vésicale et n’a pas encore atteint la musculature qui se trouve sous la muqueuse et les tissus. Pour traiter cette forme de maladie, on procède à une résection transurétrale (RTU). Il s’agit d’une exploration douce de la vessie sous anesthésie locale. Muni d’un endoscope et d‘instruments chirurgicaux, le spécialiste enlève la tumeur superficielle par couches successives. Quelques semaines plus tard, une nouvelle intervention est effectuée pour prélever à nouveau du tissu. Cette procédure permet au médecin de détecter et d’éliminer des zones malignes qui auraient pu être négligées.

Chimiothérapie locale

Pour éviter que le carcinome de la vessie ne réapparaisse, on procède à une chimiothérapie préventive en administrant au patient des agents chimiothérapeutiques directement injectés dans la vessie.

Immunothérapie locale

En cas de risque important de rechute, le malade reçoit le vaccin antituberculeux Bacillus Calmette-Guerin dans la vessie. Cela provoque une forte réaction immunitaire qui combat les cellules tumorales.

Cystectomie (ablation de la vessie)

Si la tumeur se trouve en profondeur dans la paroi de la vessie, une ablation chirurgicale partielle ou complète de la vessie peut s‘avérer nécessaire. De même, on procède à l’ablation des ganglions lymphatiques voisins ainsi qu‘à celle de la prostate et des vésicules séminales chez l’homme. Chez la femme une ablation des ovaires, de l’utérus, l’urètre et d‘une partie de la paroi vaginale peut également être envisagée. Après l’ablation de la vessie, le patient reçoit une vessie artificielle.

Tumeur de la vessie : chances de guérison

Un traitement rapide de la tumeur de la vessie en favorise la guérison. Dans la plupart des cas, le cancer superficiel de la vessie se traite bien. Toutefois, un suivi régulier est indispensable après le traitement. En cas de détection tardive du cancer de la vessie, même l’ablation de la vessie s‘avère inutile. À ce stade, le cancer est généralement irréversible et mortel.

Une détection précoce d‘une tumeur superficielle de la vessie offre de bonnes chances de guérison.

Conclusion

La tumeur de la vessie est considérée comme une maladie liée à l’âge. Elle est le quatrième type de cancer le plus fréquent chez les hommes. Bien que le diagnostic d‘une tumeur de la vessie provoque un choc et de l’anxiété chez de nombreux patients, la guérison des tumeurs de la vessie diagnostiquées à un stade précoce connaît une évolution plutôt favorable. Des études ont établi un lien direct entre le tabagisme fréquent, y compris le tabagisme passif et la tumeur de la vessie. L’exposition à des substances chimiques provenant par exemple de l’industrie textile compte également parmi les facteurs de risque les plus fréquents. Les carcinomes de la vessie ne présentant guère de symptômes au stade initial, les personnes qui constatent la présence de sang dans leurs urines devraient être particulièrement vigilantes.


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Fleur Rinkenburger est rédactrice et recherche et rédige des textes sur la santé, les thèmes médicaux et les produits. Ses longues années d'expérience dans l'échange direct avec nos clients complètent ses vastes connaissances sur les thèmes et les produits liés à l'incontinence et à la santé.